dimanche 17 décembre 2023

Avent... 3eme dimanche

Qu’ils écoutent, qu’ils viennent à toi, qu’ils apprennent de toi à être doux et humbles, ceux qui recherchent ta miséricorde et ta vérité, en vivant pour toi, pour toi et non pour eux. Qu’il entende cela celui qui peine et qui est chargé, qui ploie sous son fardeau jusqu’à ne point oser lever les yeux vers le ciel, le pécheur qui se frappe la poitrine et n’approche que de loin. Qu’il entende le centurion qui n’était pas digne que tu entres sous son toit. Qu’il entende Zachée, le chef des publicains, quand il rend au quadruple le fruit coupable de ses péchés. Qu’elle entende la femme qui avait été pécheresse dans la ville et qui répandait d’autant plus de larmes à tes pieds qu’elle avait été plus éloignée de tes pas. Qu’ils entendent, les femmes de mauvaise vie et les publicains qui, dans le Royaume des Cieux, précèdent les scribes et les pharisiens. Qu’ils entendent les malades de toute sorte dont on te faisait un grief d’avoir été le convive, grief de soi-disant bien portants qui ne cherchaient pas de médecin alors que tu étais venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs à la pénitence. Tous ceux-là, quand ils se tournent vers toi, deviennent facilement doux et humbles devant toi, au souvenir de leur vie pleine d’iniquité et de ta miséricorde pleine de pardon, car là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.

St Augustin : De la sainte virginité, XXXVI, 36 

dimanche 10 décembre 2023

Avent... 2eme dimanche

 Aucun des évangélistes n'a montré la divinité de Jésus d'une manière aussi absolue que Jean, qui lui fait dire : C'est moi la lumière du monde (Jn 8, 12), C'est moi le chemin, la vérité et la vie (Jn 14, 6), C'est moi la résurrection (Jn 11, 25), C'est moi la porte (Jn 10, 9), C'est moi le bon berger (Jn 10, 11), et dans l'Apocalypse, C'est moi l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin, le premier et le dernier (Ap 22, 13).

Il faut donc oser dire que, de toutes les Ecritures, les Evangiles sont les prémices et que, parmi les Evangiles, les prémices sont celui de Jean, dont nul ne peut saisir le sens s'il ne s'est renversé sur la poitrine de Jésus (Jn 13, 25) et n'a reçu de Jésus Marie pour mère. Et, comme Jean, on s'entende désigner par Jésus comme étant Jésus lui-même. Car, selon ceux qui ont d'elle une opinion saine, Marie n'a pas d'autre fils que Jésus ; quand donc Jésus dit à sa mère : Voici ton fils (Jn 19, 26) et non "Voici cet homme est aussi ton fils", c'est comme s'il lui disait : "Voici Jésus que tu as enfanté". En effet, quiconque est arrivé à la perfection ne vit plus mais le Christ vit en lui (Ga 2, 20) et puisque le Christ vit en lui, il est dit de lui à Marie: Voici ton fils, le Christ.

Origène Commentaire sur St Jean, I, 22-23

vendredi 8 décembre 2023

Marie, Vierge bénie


O femme pleine de grâce, comblée de grâce, dont la plénitude débordante fait reverdir toute la création ! O Vierge bénie, et plus que bénie : par sa bénédiction est béni tout ce qui existe, non seulement la créature par le Créateur, mais aussi le Créateur par la créature !

Ce Fils, que Dieu aimait comme lui-même parce qu'il était le seul être engendré de son cœur qui fût son égal, ce Fils, Dieu l'a donné à Marie; et l'homme né de Marie, il en a fait son Fils, non pas un autre, mais le même, de sorte qu'il est par nature le même Fils unique, commun à Dieu et à Marie. Toute la création est l'oeuvre de Dieu, et Dieu est né de Marie ! Dieu a tout créé, et Marie a engendré Dieu ! Dieu qui a tout fait, s'est fait lui-même à partir de Marie, et c'est ainsi qu'il a recréé tout ce qu'il avait créé. Lui qui a pu tout faire à partir de rien, il n'a pas voulu refaire sans Marie sa création profanée. 

Dieu est donc le Père de l'univers créé, et Marie la mère de l'univers recréé. Dieu est le Père de l'établissement de toutes choses, et Marie la mère de leur rétablissement. Car Dieu a engendré celui par qui tout a été fait, et Marie a enfanté celui par qui tout a été sauvé. 

St Anselme

dimanche 3 décembre 2023

Avent... 1er dimanche

Sa louange sans cesse à ma bouche. Le prophète semble bien faire là une promesse impossible. Comment en effet la louange de Dieu pourrait-elle être toujours dans la bouche de l'homme ? 

Quand il parle, lors de ses conversations habituelles qui ont trait à sa vie, il n'a pas la louange de Dieu à la bouche. Quand il dort, il se tait complétement. Quand il mange ou boit, comment sa bouche louerait-elle ?

Nous répondons à cela qu'il y a aussi une bouche spirituelle de l'homme intérieur, qui est nourrie quand elle reçoit la Parole de vie qui est le Pain descendu du ciel. De cette bouche parle aussi le prophète : J'ai ouvert la bouche et j'ai attiré l'Esprit. Le Seigneur nous invite également à tenir notre bouche grande ouverte pour accueillir plus abondamment les aliments de la Vérité : Ouvre largement ta bouche et je la remplirai.

La pensée de Dieu, une fois gravée et comme scellée au plus profond de l'âme, peut donc être appelée louange de Dieu, résidant toujours dans l'âme. L'homme vertueux est alors en mesure de tout faire pour la gloire de Dieu, selon le conseil de l'Apôtre, de sorte que toute action, toute parole, toute activité intellectuelle a force de louange. En effet, qu'il mange ou qu'il boive, le juste fait tout pour la gloire de Dieu.

 Basile de Césarée Homélie sur le Psaume 33