vendredi 24 juin 2022

Coeur Sacré de Jésus

Par la révélation de votre Cœur, Vous avez voulu, Jésus, fournir à notre amour le moyen d’échapper à ce qu’il y avait de trop étroit, de trop précis, de trop limité, dans l’image que nous nous faisions de Vous. 

Au centre de Votre poitrine, je n’aperçois rien d’autre qu’une fournaise ; et plus je fixe ce Foyer ardent, plus il me semble que, tout autour, les contours de votre Corps fondent, qu’ils s’agrandissent au-delà de toute mesure jusqu’à ce que je ne distingue plus en Vous d’autres traits que la Figure d’un monde enflammé.
 
Amen. 
Père Teilhard de Chardin

jeudi 16 juin 2022

Que ton nom soit sanctifié...

"Notre Père qui est aux cieux, que ton nom soit sanctifié", lui dis-tu.
Soyons nous-mêmes sanctifiés car ton nom est en nous; sanctifie-nous, Seigneur !
Nous sommes appelés par ton nom, qu'il soit sanctifié en nous, pour toi.
Etant toi-même saint, que ton nom soit sanctifié en nous qui sommes faibles.
J'avais ton nom qui est ton icône et il fut souillé; "notre Père qui es aux cieux que ton nom soit sanctifié" pour toi. C'est toi le Seigneur et tu as des serviteurs qui portent ton icône.
"Que ta volonté soit faite" en nous. Incline ta volonté vers notre volonté et qu'elle soit nôtre, afin que ta volonté s'accorde avec notre volonté. Veuille, et nous voudrons par toi; que tout ce que tu veux, nous le voulions nous-mêmes afin que nous ne voulions pas outre mesure, mais que tous nos vouloir se réalisent. 
Jacques de Saroug


dimanche 12 juin 2022

Sainte Trinité

Je me suis représenté, comme d’autres l’ont fait, une source, un ruisseau et un fleuve. J’ai songé au soleil, au rayon et à la lumière.
Je ne trouve aucune image qui me donne pleine satisfaction pour illustrer le concept de la Trinité. Aussi ai-je fini par me dire que le mieux était d’abandonner les images et les ombres, qui sont trompeuses, et qui demeurent très loin de la vérité ; je préfère m’attacher aux pensées les plus conformes à la piété, me contenter de peu de mots et prendre pour guide l’Esprit, pour garder jusqu’à la fin la lumière que j’ai reçue de lui. Il est mon compagnon naturel, mon familier, et je traverse cette vie en persuadant aux autres, autant que je le puis, d’adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, une seule Divinité et une seule Puissance, à qui sont toute gloire, tout honneur, tout pouvoir dans les siècles des siècles. Amen.
 Grégoire de Naziance, 5e Discours théologique

dimanche 5 juin 2022

Pentecôte... M. Zundel

 Un vitrail vu dans l’obscurité, ne donne aucune impression de magnificence, même si on en connaît tous les détails. Ce n’est que dans la clarté du jour qu’il prend vie.

Il en est de même de l’enseignement divin.

Les Apôtres ont suivi Jésus, ils l’ont vu mourir sur la Croix et ressusciter trois jours après.

Leurs rêves s’écroulent. Ils n’ont rien compris. Ils voient qu’il n’y aura pas de royaume d’Israël, que toutes les promesses des Prophètes valent aussi bien pour les Gentils que pour eux-mêmes.

Nous avons en nous un trésor immense et nous savons bien qu’en le trahissant, nous éteignons une lumière, nous devenons mur opaque.

Ils sont déçus. Le Maître ne revient pas.

Mais soudain, comme un vitrail qui s’illumine, le vrai visage de Jésus leur apparaît dans toute sa splendeur.

Le jour de la Pentecôte, ils sentent la brûlure d’un feu mystérieux et leurs intelligences s’éclairent, leurs cœurs s’ouvrent à l’Amour. Au-dedans d’eux-mêmes, ils découvrent Jésus. Ils comprennent le sens des Paroles qui leur ont été dites.

Et Pierre se souvient : «Lorsque tu étais jeune, tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, un autre te ceindra et tu iras où tu ne veux pas aller». (Jn 21, 18)

Il faut, en effet, se laisser faire, laisser Dieu agir en nous.

 Et Pierre découvre le vrai Dieu ! Le Dieu vivant qui est au plus intime de son cœur, le Dieu qui a tout fait par Amour, le Dieu qui appelle sa créature, le Dieu qui meurt pour la sauver, pour briser la carapace de son cœur qui s’est trop longtemps refusé. Et Pierre comprend le mystère de la Croix, le mystère de l’Amour d’un Dieu. La rencontre est consommée.

Le disciple devient cri d’amour, il lâche ses espérances de chair pour se donner à Dieu et au prochain. Il est au cœur du premier Amour. Il partira à la conquête du monde.

 Tel est le Dieu que nous avons à retrouver au plus intime de nous-même, dans le feu de la Pentecôte.

Quelle est en nous la naissance de la religion ?

C’est une voix que nous percevons au-dedans de nous, une voix qui est l’Amour et qui nous demande l’amour.

Qu’admirons-nous dans les Saints ? Ce que nous admirons, c’est une Présence que nous portons en nous et qui s’incarne en eux avec une beauté particulière. Pour être assuré de l’existence de Dieu, il suffit d’écouter en notre âme cet appel incessant à la Beauté, à l’Amour.

Il y a en effet en nous Quelqu’un qui n’est pas nous, Quelqu’un qui demande à se réaliser en nous, mais qui ne peut le faire sans nous.

Nous avons en nous un trésor immense et nous savons bien qu’en le trahissant, nous éteignons une lumière, nous devenons mur opaque.

La valeur infinie, vivante en nous, valeur qui couronne de splendeur tous nos sacrifices, ne peut régner, à travers nous, sans le consentement de notre cœur.
 Maurice Zundel, recollection 1936