dimanche 21 novembre 2021

Mon Royaume n'est pas de ce monde

"La fête la plus élevée et la plus vraie, la fête suprême, est la fête de la vie éternelle, c'est-à-dire de l'éternelle félicité où nous serons vraiment en face de Dieu. Cela, nous ne pouvons pas l'avoir ici-bas ; mais la fête que nous pouvons avoir, c'est un avant-goût de celle-là, une expérience de la présence de Dieu dans l'esprit par la jouissance intérieure que nous en donne un sentiment tout intime. Le temps qui est toujours nôtre, c'est celui de chercher Dieu et de poursuivre le sentiment de sa présence dans toutes nos oeuvres, notre vie, notre vouloir, notre amour. Allons, mettez à profit, employez bien tout ce que vous avez de zèle, à prendre part en vérité, à cet aimable jour de fête, à mériter que Dieu se révèle en vous, que vous goûtiez en vous sa joie, sa paix, que vous ayez et sentiez en vous toute sa fête, chaque fois que vous le voulez et que vous rentrez en vous-mêmes, dans votre prière, dans les oeuvres que vous avez à faire. Car c'est là qu'on éprouve en vérité les joies de la vraie fête de la présence du Dieu d'amour, là, où l'on se sent la propriété de Dieu et de personne d'autre. N'est-ce pas là chose délicieuse : vie de fête, de joie et de bonheur ; nous en Dieu et Dieu en nous, ici dans le temps, là-haut dans l'éternité et dans une indicible béatitude."

 Jean Tauler " Sermons, la fête éternelle"



lundi 1 novembre 2021

Béatitude...

Voici comment le Seigneur me donna à moi, frère François, la grâce de me convertir : au temps où j’étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m’était insupportable.
Mais, le Seigneur lui-même me conduisit au milieux d’eux. Je les soignais de tout mon coeur. Et au retour, ce qui m’avait semblé si amer, fut changé pour moi, en douceur pour l’esprit et pour le corps. Ensuite, j’attendis peu et je dis adieu à la vie mondaine.
du Testament de Saint François


Ainsi, par la fréquentation des lépreux, François polissait aussi son miroir intérieur, comme dit Saint Bonaventure, pour devenir capable de voir le monde autrement.
Ce qu’il exprime avec les mots classiques de la spiritualité de son temps, c’est un passage qui concerne le goût : le passage de l’amer au doux, pour l’âme et le corps. Ce n’est pas pour rien que cette expérience touche son corps : non seulement François n’est pas un intellectuel, mais surtout il n’est pas d’expérience spirituelle qui ne transforme le corps -et l’âme, qui ne rénove les sens extérieurs et intérieurs.
Ainsi François fut libéré du regard d’emprise et de calcul, hérité du marchand, il devint capable d’entendre le chant de la création, il ne cherchait plus à séduire, il n’avait plus rien à perdre, il n’avait plus peur de quiconque, de toucher le lépreux, de serrer la main du brigand, de recevoir l’accolade du sultan d’Égypte, il goûtait la moindre aumône en nourriture comme un festin de roi. Et surtout, il fut rendu capable de reconnaître en toute chose et en tout être, en particulier des plus humbles, l’empreinte de son Créateur, et la présence symbolique, discrète mais vivifiante, du Christ. C’est peut-être la deuxième révélation qu’il reçut chez les lépreux. 
La découverte du Christ pauvre et nu, défiguré et sans attrait et l’union avec Lui
Isaïe 53 « Nous l’avons considéré comme un lépreux, frappé de Dieu et humilié... »
Frère Pascal Aude  

jeudi 7 octobre 2021

Notre Dame de tous les jours...


Il y eut, c’est vrai, Notre Dame, la visite de l’ange, la joie d’Elisabeth, les bergers, les mages et le vin de Cana. Mais il y eut, Notre Dame, et durant tant d’années, la vie de tous les jours, les soucis de toutes les mamans, les travaux de toutes les épouses, dans un petit village méprisé… Mais il y eut, Notre Dame, tant d’amour: en tant d’humbles services, en tant de psaumes sans cesse répétés, en tant de gestes toujours à refaire: la vraie vie, Notre Dame… Une vie qui préparait ton offrande au Calvaire et ta présence à l’Eglise naissante: ces grands moments de ton amour, Notre Dame, avant la gloire et le repos près de ton Fils… Prie pour nous, Notre Dame, au jour le jour de nos petits quotidiens, jusqu’au grand jour de notre rencontre!
Soeur Emmanuelle