dimanche 22 novembre 2020

Le Christ Roi...

 

La solennité de Notre Seigneur Jésus-Christ Roi de l’Univers couronne l’année liturgique ainsi que cette Année sainte de la miséricorde. L’Évangile présente, en effet, la royauté de Jésus au sommet de son œuvre de salut, et il le fait de manière surprenante. « Le Messie de Dieu, l’Élu, le Roi » apparaît sans pouvoir et sans gloire : il est sur la croix où il semble être plus vaincu que victorieux. Sa royauté est paradoxale : son trône c’est la croix ; sa couronne est d’épines, il n’a pas de sceptre mais un roseau lui est mis dans la main; il ne porte pas d’habits somptueux mais il est privé de sa tunique ; il n’a pas d’anneaux étincelants aux doigts mais ses mains sont transpercées par les clous ; il n’a pas de trésor mais il est vendu pour trente pièces.

Ecce homo, Philippe de Champaigne
Ecce Homo, P. De Champaigne
Vraiment le royaume de Jésus n’est pas de ce monde  ; mais en lui, nous dit l’Apôtre Paul dans la seconde lecture, nous trouvons la rédemption et le pardon. Car la grandeur de son règne n’est pas la puissance selon le monde mais l’amour de Dieu, un amour capable de rejoindre et de guérir toute chose. Par cet amour, le Christ s’est abaissé jusqu’à nous, il a habité notre misère humaine, il a éprouvé notre condition la plus misérable : l’injustice, la trahison, l’abandon; il a fait l’expérience de la mort, du tombeau, des enfers. De cette manière, notre Roi est allé jusqu’aux limites de l’univers pour embrasser et sauver tout être vivant. Il ne nous a pas condamnés, il ne nous a même pas conquis, il n’a jamais violé notre liberté mais il s’est fait chemin avec l’humble amour qui excuse tout, qui espère tout, qui supporte tout. Seul cet amour a vaincu et continue à vaincre nos grands adversaires : le péché, la mort, la peur.

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, nous proclamons cette singulière victoire par laquelle Jésus est devenu Roi des siècles, le Seigneur de l’histoire : par la seule toute puissance de l’amour qui est la nature de Dieu, sa vie même, et qui n’aura jamais de fin. Avec joie nous partageons la beauté d’avoir Jésus comme notre Roi : sa seigneurie d’amour transforme le péché en grâce, la mort en résurrection, la peur en confiance...

Homélie du pape François, 20 novembre 2016

mercredi 4 novembre 2020

Mon poids, c'est mon amour... St Augustin

 Un corps, en vertu de son poids, tend à son lieu propre.

Le poids ne va pas forcément en bas mais au lieu propre.
Le feu tend vers le haut, la pierre vers le bas :
Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu.
L’huile versée sous l’eau s’élève au-dessus de l’eau ;
L’eau versée sur l’huile s’enfonce au-dessous de l’huile :
Ils sont menés par leur poids, ils s’en vont à leur lieu.
S’il n’est pas à sa place, un être est sans repos :
Qu’on le mette à sa place et il est en repos.

Mon poids, c’est mon amour ;
C’est lui qui m’emporte où qu’il m’emporte.
Le don de toi nous enflamme et nous emporte en haut ;
Il nous embrase et nous partons
Nous montons les montées qui sont dans notre cœur
Et nous chantons le cantique des degrés.

Ton feu, ton bon feu nous embrase et nous partons,
Puisque nous partons en haut vers la paix de Jérusalem,
Puisque j’ai trouvé ma joie dans ceux qui m’ont dit :
Nous partirons pour la maison du Seigneur.
Là nous placera la bonne volonté
De sorte que nous ne voulions plus autre chose
Qu’y demeurer éternellement."
                                                                 St Augustin, "Confessions".

vendredi 30 octobre 2020

Marie, notre mère


 
Marie, à tes côtés, toute angoisse s’évanouit,
Toute crainte s’évapore car tu es la mère de la confiance
Auprès de qui nous pouvons nous reposer en toute sureté.
Devant ce monde en ébullition, tu es, Marie, le calme de la sérénité
Devant la désorientation des esprits.
Mère du bel amour, modèle de gratuité,
Puissent les rayons de bonté qui sortent de tes douces mains
Redonner à la terre déchirée un regard d’amour fraternel
Et un nouveau souffle d’espérance.

Prêtre de Brazzaville

dimanche 11 octobre 2020

Heureux... St Grégoire de Naziance

Heureux celui qui mène une vie solitaire, qui n’est pas mêlée à ceux qui marchent sur la terre, mais qui a divinisé son esprit. 
Heureux celui qui, mêlé à la foule des hommes, n’était pas un de leurs habitués, mais a envoyé tout son cœur à Dieu.
Heureux celui qui a acquis le Christ de préférence à tous les biens, et qui a pour seule richesse la croix, qu’il lève bien haut. 
Heureux celui qui gère honnêtement ses biens, et qui peut tendre la main de Dieu aux indigents. 
Heureuse la vie des bienheureux qui ne connaissent pas les liens, qui sont auprès de la pure Divinité, ayant renversé la chair d’une secousse. 
Heureux celui qui ayant un peu cédé aux lois du mariage, conduit la plus grande partie de son amour vers le Christ. 
Heureux celui qui exerçant le pouvoir sur le peuple, conduit le Christ aux mortels par des sacrifices saints et grands. 
Heureux celui qui étant l’enfant du troupeau, conduit, en parfait rejeton, à la patrie du Christ céleste. 
Heureux celui qui, grâce aux grands élans d’un esprit pur, contemple la splendeur des lumières célestes.
Heureux celui qui honore le Seigneur de ses mains qui ont beaucoup peiné, et qui est pour beaucoup une règle de vie. Toutes ces choses ont réalisé la plénitude des vases célestes, destinés à recevoir le fruit de nos âmes, chaque vertu conduisant dans un lieu. Car nombreuses sont les auberges des nombreux genres de vie. 
Heureux celui que le grand Esprit a révélé dépourvu de passions, celui qui a ici-bas une vie d'affliction, celui qui est toujours insatiable de la nourriture céleste, celui qui par sa douceur est l’héritier de grands biens, celui qui par ses entrailles attire sur lui la grande miséricorde de Dieu, ami de la paix, et pur de cœur, celui qui a supporté de nombreuses souffrances pour le Christ glorieux et qui obtiendra une grande gloire. 
Amen. » 

St Grégoire de Naziance