jeudi 13 juin 2019

Charis, l'Esprit en marche...



En créant Charis, structure cherchant à unifier toutes les expressions du Renouveau charismatique, le pape François frappe fort. Désormais, il donne aux mouvements charismatiques les moyens de jouer un rôle fondamental auprès de l’Église toute entière. Pas de doute, la révolution de l’Esprit-Saint est en marche.
Le Vatican était-il préparé à un tel choc sismique ? Dans la salle Paul VI, se déroule un spectacle pour le moins inhabituel : un flot de chants en langue vient faire trembler ses murs. Une bourrasque d’Esprit-Saint. Et pour cause. Plus de 550 responsables de mouvements charismatiques sont réunis pour prier. Des quatre coins du monde, ils sont venus se préparer au lancement de Charis, un nouveau service unique pour le Renouveau charismatique lancé le 9 juin prochain, jour de la Pentecôte. Pour beaucoup, il s’agit d’un moment historique.

On les comprend car la nouveauté est de taille : sous la houlette du Dicastère pour la famille, les laïcs et la vie, le Saint-Siège offre par cette création une reconnaissance ecclésiale officielle. Si cet appui du Vatican marque un pas supplémentaire pour ce courant spirituel, il faut comprendre que ce nouvel outil permettra d’abord de viser “une plus grande communion” entre toutes les réalités charismatiques, a confié Jean-Luc Moens, son modérateur.

Concrètement, le pape François veut inviter toutes les institutions issues du Renouveau – écoles, communautés, instituts – à faire corps ensemble pour annoncer l’Évangile. Et ce, sans nier la richesse et la diversité de chacun d’entre eux ! De même, les mouvements charismatiques internationaux existants disparaissent pour laisser place à Charis.

De Joelle Dalle, Scènes bibliques
Mais cet appel à  l’unité a un but précis pour le pape François. Avec cet organe, le pape argentin  veut inviter les catholiques charismatiques à se mettre “au service de l’Église toute entière”, explique le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.

Cette reconnaissance ecclésiale doit les pousser à partager leurs charismes avec tous les fidèles. Car le Renouveau, tel un “courant de grâce”, n’appartient à personne, mais doit s’écouler dans les veine de chaque fidèle et devenir le patrimoine de l’Église.
  
Pour enflammer les paroisses du monde entier, Charis fonde sa mission sur plusieurs points fondamentaux. Tout d’abord, ses membres sont appelés à promouvoir “la grâce du baptême dans l’Esprit-Saint à toute l’Église”. Cette expérience de l’effusion de l’Esprit, vécue dès la création du Renouveau charismatique dans les années 60, est appelée à être expérimentée de tous et ne doit plus se limiter à 120 millions de catholiques dans le monde. Similaire à ce que les apôtres ont vécu à la Pentecôte, le baptême dans l’Esprit-Saint consiste à être immergé, rempli de l’Esprit Saint.

 En outre, le service aux plus pauvres et la dimension œcuménique  sont appelés à grandir dans l’Église grâce à Charis. Ces lignes de mire ne visent pas autre chose que la promotion d’une nouvelle évangélisation, cœur du pontificat de François. Un autre enjeu : coopérer avec toute l’Église, et même ceux qui ne partagent pas cette forme de prière.

Dans les années à venir, Charis prévoit donc de déployer un arsenal de moyens dans le monde entier : dans chaque pays, seront créés “des services de communion”. À travers ces antennes, le service prévoit ainsi d’épauler toutes les expressions du Renouveau charismatique : en leur offrant des formations, en les aidant à discerner et en les encourageant dans leur mission. Mais surtout,  ces antennes favoriseront la mise en relation entre les évêques locaux et les délégués nationaux de Charis.

D’ailleurs, chaque conférence épiscopale a reçu une lettre du Saint-Siège l’informant du lancement du mouvement. Comme une préparation de l’Église à une nouvelle Pentecôte. Pour les catholiques charismatiques, l’enjeu est de taille et le cardinal Farrell l’a répété : ils doivent entrer en coopération avec “tous les évêques du monde” et tous les membres de l’Église. Et ce, même si ceux-ci ne partagent pas leur forme de prière. Un challenge que seul le Saint-Esprit leur permettra d’accomplir !

Né sous Paul VI, largement encouragé par Jean Paul II et confirmé par Benoît XVI, le Renouveau charismatique trouve aujourd’hui en François un partenaire de taille. Car si l’éclosion de Charis a été préparée par ses prédécesseurs, le pape argentin en est le véritable créateur.

En 2015, lors du Jubilé d’or et à la surprise générale, il avait lancé un appel pour réfléchir à la création d’un tel service. Et le cardinal Farrell de souffler que le pontife n’avait de cesse de le relancer sur le Renouveau à chaque fois qu’il le rencontrait ! Oui, le pape avait cette idée dans le cœur depuis bien longtemps… Ceux que l’on appelle avec humour les ”dévisseurs d’ampoules” sont désormais appelés à illuminer de leur feu l’Église. A l’Esprit-Saint, rien n’est impossible…
Claire Guigou , Aleteia 08 juin 2019







vendredi 31 mai 2019

Visitation...

 
"C'est le lieu de notre joie et de notre repos" 
                                                                  Jeanne de Chantal

jeudi 30 mai 2019

Ascension, homélie de Léon le Grand

Par Brian Jekel
Dans la solennité pascale, la Résurrection du Seigneur était la cause de notre joie ; de même, sa montée au ciel nous donne lieu de nous réjouir, puisque nous commémorons et vénérons comme il convient ce grand jour où notre pauvre nature, en la personne du Christ, a été élevée plus haut que toute l'armée des cieux, plus haut que tous les chœurs des anges, plus haut que toutes les puissances du ciel, jusqu'à s'asseoir auprès de Dieu le Père. C'est sur cette disposition des œuvres divines que nous sommes fondés et construits. La grâce de Dieu devient en effet plus admirable lorsque les hommes ayant vu disparaître ce qui leur inspirait de l'adoration, leur foi n'a pas connu le doute, leur espérance n'a pas été ébranlée, leur charité ne s'est pas refroidie.
Voici en quoi consiste la force des grands esprits, telle est la lumière des âmes pleines de foi : croire sans hésitation ce que les yeux du corps ne voient pas, fixer son désir là où le regard ne parvient pas. Mais comment une telle piété pourrait-elle naître en nos cœurs, comment pourrait-on être justifié par la foi, si notre salut ne consistait qu'en des réalités offertes à nos yeux ?
Ce qui était visible chez notre Rédempteur est passé dans les mystères sacramentels. Et pour rendre la foi plus pure et plus ferme, la vue a été remplacée par l'enseignement : c'est à l'autorité de celui-ci que devaient obéir les cœurs des croyants, éclairés par les rayons du ciel.
Cette foi, augmentée par l'Ascension du Seigneur, et fortifiée par le don du Saint-Esprit, n'a redouté ni les chaînes, ni les prisons, ni l'exil, ni la morsure des bêtes, ni les supplices raffinés de cruels persécuteurs. Dans le monde entier, c'est pour cette foi que non seulement des hommes, mais des femmes, et aussi de jeunes enfants et de frêles jeunes filles ont combattu jusqu'à répandre leur sang. Cette foi a chassé des démons, écarté des maladies, ressuscité des morts.
Par Macha Chmakoff
Les saints Apôtres eux-mêmes, fortifiés par tant de miracles, instruits par tant de discours, avaient cependant été terrifiés par la cruelle passion du Seigneur et n'avaient pas admis sans hésitation la réalité de sa résurrection. Mais son Ascension leur fit accomplir de tels progrès que tout ce qui, auparavant, leur avait inspiré de la crainte, les rendait joyeux. Ils avaient dirigé leur contemplation vers la divinité de celui qui avait pris place à la droite du Père. La vue de son corps ne pouvait plus les entraver ni les empêcher de considérer, par la fine pointe de leur esprit, qu'en descendant vers nous et qu'en montant vers le Père il ne s'était pas éloigné de ses disciples.
C'est alors, mes bien-aimés, que ce fils d'homme fut connu, de façon plus haute et plus sainte, comme le Fils de Dieu. Lorsqu'il eut fait retour dans la gloire de son Père, il commença d'une manière mystérieuse, à être plus présent par sa divinité, alors qu'il était plus éloigné quant à son humanité.
C'est alors que la foi mieux instruite se rapprocha, par une démarche spirituelle, du Fils égal au Père; elle n'avait plus besoin de toucher dans le Christ cette substance corporelle par laquelle il était inférieur au Père. Le corps glorifié gardait sa nature, mais la foi des croyants était appelée à toucher, non d'une main chamelle mais d'une intelligence spirituelle, le Fils unique égal à celui qui l'engendre.
Léon le Grand