jeudi 6 décembre 2018

Chemin...

Cheminer
Au-delà de soi

Déchiffrer
L'empreinte de ses pas

Contempler
Le mystère de la foi

Marcher
En quête de quoi ?

Ecouter
La réponse viendra

Prier
Le reste attendra


Partir
Vers l'horizon de lumière

Lire
Les messages qui espèrent

Saisir
Ses mots flottants dans les airs

Venir
Au cœur du redoutable hiver

Réfléchir
Dans la quiétude de l'éphémère

Finir
Simplement par une prière





dimanche 2 décembre 2018

Avent... 1er dimanche


"Préparez le chemin du Seigneur." Le chemin du Seigneur, frères, qu'il nous est demandé de préparer se prépare en marchant. On y marche dans la mesure où on le prépare. Même si vous vous êtes beaucoup avancés sur ce chemin, il vous reste toujours à le préparer, afin que, du point où vous êtes parvenus, vous soyez toujours tendus au-delà. 

Voilà comment, à chaque pas que vous faites, le Seigneur à qui vous préparez les voies vient au-devant de vous, toujours nouveau, toujours plus grand.
Aussi est-ce avec raison que le juste prie ainsi : "Enseigne-moi le chemin de tes volontés et je le chercherai toujours." On donne à ce chemin le nom de vie éternelle, peut-être parce que bien que la providence ait examiné le chemin de chacun et lui ait fixé un terme jusqu'où il puisse aller, cependant la bonté de celui vers lequel vous vous avancez n'a pas de terme. C'est pourquoi le voyageur sage et décidé pensera commencer lorsqu'il arrivera. Il oubliera alors ce qui est derrière lui pour se dire chaque jour : "Maintenant, je commence."


Mais nous qui parlons d'avancée dans ce chemin, plût au ciel que nous nous soyons mis en route ! A mon sens, quiconque s'est mis en route est déjà sur la bonne voie : il faut toutefois qu'il ait vraiment commencé, qu'il ait trouvé le chemin de la ville habitée, comme dit le psaume. qu'ils sont peu nombreux ceux qui la trouvent, dit la Vérité. Qu'ils sont nombreux ceux qui errent dans les solitudes...
Et toi Seigneur, tu nous as préparé un chemin, si seulement nous consentons à nous y engager. Tu nous as enseigné le chemin de tes volontés en disant : Voici le chemin, suivez-le sans vous égarer à droite ou à gauche. C'est le chemin que le Prophète avait promis : "Il y aura une route droite et les insensés ne s'y égareront pas." J'ai été jeune, maintenant je suis vieux et, si j'ai bonne mémoire, je n'ai jamais vu d'insensés sur ton chemin, Seigneur, c'est tout juste si j'ai vu quelques sages qui aient pu le suivre tout au long. Malheur à vous qui êtes sages à vos yeux et qui vous dites prudents, votre sagesse vous a éloignés du chemin du salut et ne vous a pas permis de suivre la folie du Sauveur.

Si tu es déjà sur le chemin, ne perds pas ta route ; tu offenserais le Seigneur qui lui-même t'a conduit. Alors il te laisserait errer dans les voies de ton coeur. Si ce chemin te paraît dur, regarde le terme auquel il te conduit. Si tu vois ainsi le bout de toute perfection, tu diras : "Comme ils sont larges tes ordres." Si ton regard ne va pas jusque-là, crois au moins Isaïe le Voyant qui est l'oeil de ton corps. Il voyait bien ce terme lorsqu'il disait : "Ils marcheront par ce chemin, ceux qui ont été libérés et rachetés par le Seigneur, et ils viendront dans Sion avec des cris de joie. Un bonheur éternel transfigurera leur visage, allégresse et joie les accompagneront, douleur et plainte auront pris fin." Celui qui pense à ce terme, non seulement trouve le chemin court, mais encore a des ailes, de sorte qu'il ne marche plus, il vole vers le but. Que par là vous conduise et vous accompagne celui qui est le chemin de ceux qui courent et la récompense de ceux qui arrivent au but : Jésus-Christ."

Sermon du bienheureux Guerric D'Igny

dimanche 25 novembre 2018

Une Royauté d'amour...

" L’Évangile présente la royauté de Jésus au sommet de son œuvre de salut, et il le fait de manière surprenante. "Le Messie de Dieu, l’Élu, le Roi" apparaît sans pouvoir et sans gloire : il est sur la croix où il semble être plus vaincu que victorieux. Sa royauté est paradoxale : son trône c’est la croix ; sa couronne est d’épines, il n’a pas de sceptre mais un roseau lui est mis dans la main ; il ne porte pas d’habits somptueux mais il est privé de sa tunique ; il n’a pas d’anneaux étincelants aux doigts mais ses mains sont transpercées par les clous ; il n’a pas de trésor mais il est vendu pour trente pièces.
Vraiment le royaume de Jésus n’est pas de ce monde; mais en lui, nous dit l’Apôtre Paul nous trouvons la rédemption et le pardon. Car la grandeur de son règne n’est pas la puissance selon le monde mais l’amour de Dieu, un amour capable de rejoindre et de guérir toute chose. Par cet amour, le Christ s’est abaissé jusqu’à nous, il a habité notre misère humaine, il a éprouvé notre condition la plus misérable : l’injustice, la trahison, l’abandon; il a fait l’expérience de la mort, du tombeau, des enfers. De cette manière, notre Roi est allé jusqu’aux limites de l’univers pour embrasser et sauver tout être vivant. Il ne nous a pas condamnés, il ne nous a même pas conquis, il n’a jamais violé notre liberté mais il s’est fait chemin avec l’humble amour qui excuse tout, qui espère tout, qui supporte tout. Seul cet amour a vaincu et continue à vaincre nos grands adversaires : le péché, la mort, la peur.
"Aujourd’hui, chers frères et sœurs, nous proclamons cette singulière victoire par laquelle Jésus est devenu Roi des siècles, le Seigneur de l’histoire : par la seule toute puissance de l’amour qui est la nature de Dieu, sa vie même, et qui n’aura jamais de fin. Avec joie nous partageons la beauté d’avoir Jésus comme notre Roi : sa seigneurie d’amour transforme le péché en grâce, la mort en résurrection, la peur en confiance..."
Pape François
 Homélie de la solennité du Christ Roi,  clôture de l'Année de la Miséricorde (2016)

dimanche 11 novembre 2018

Yoram Raanan, une nouvelle lumière...

Ménora, Yoram Raanan
"J'ai vu mon studio tomber dans l'incendie, j'ai assisté à la destruction de quarante ans de travail, mais j'ai aussi reconnu autre chose cette nuit-là. Les feuilles brûlantes tombant des arbres, qui allaient enflammer la poudrière, un atelier plein de toile, de bois et de peinture, semblaient être de petits anges flottant doucement dans l'air de la montagne.
Je n'ai jamais vraiment trouvé les mots pour articuler comment ces deux reconnaissances - destruction et douceur céleste - pourraient coexister pour moi en même temps. Mais quand j'ai recommencé à peindre, mes nouvelles peintures disaient ce que je ne pouvais pas.
D'une part, ils étaient pleins de tons sombres, parfois même noirs et cendrés. C'était différent de tout ce que j'avais peint dans le passé. Mais en même temps, ils étaient remplis d'or, une couleur que je n'avais jamais jugée nécessaire auparavant. C'était comme si les ténèbres de ma perte m'avaient en quelque sorte ouvert à une vérité plus profonde, à une nouvelle lumière." Yoram Raanan