Nous méditons en ce dimanche sur la parabole des dix vierges. Jésus propose ce récit afin de nous faire percevoir la réalité du Royaume des cieux présent au milieu de nous. Voyons ce qu’il nous enseigne.
Tout d’abord, il est dit que les dix vierges prennent leur lampe mais seulement cinq d’entre elles emportent aussi de l’huile en réserve. Pour être porteur de lumière au jour de la venue du Messie, il est donc nécessaire d’avoir une lampe et de l’huile en quantité suffisante. Porter haut cette lumière dans notre société, c’est, bien sûr, répondre à l’invitation que nous fait le Seigneur : « Vous êtes la lumière du monde (…) Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5,14-15). L’image que prend Jésus dans cette parabole nous révèle la profondeur du mystère du don de Dieu. La lampe est donnée sans mérite aux vierges. Elle représente la grâce que le Seigneur accorde gratuitement le jour de notre baptême. Nous ne la méritons pas, mais le Seigneur nous la donne. L’huile, c’est la réponse que nous apportons librement à ce don de Dieu. Le Seigneur a sauvé tous les hommes sur la Croix, mais faut-il encore que les hommes accueillent ce salut. Accueillir le Salut, c’est préparer notre huile. Ce qui est premier c’est donc la lampe, c’est-à-dire la grâce que Dieu nous fait. Et ce don est fait à tous, aux vierges folles comme aux vierges sages. Mais pour briller, nous devons aussi répondre à cet appel, nous investir, c’est à dire apporter notre huile.
Il est dit ensuite que l’époux arrive au milieu de la nuit : « Un cri se fait entendre : ‘Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25,6). Toutes les vierges, les sages comme les folles, se sont endormies. La venue du Christ a lieu alors que plus personne ne l’attend. Jésus dira par ailleurs : « Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître » (Mt 24,42). Cette parabole résonne donc comme un appel à la vigilance. Ce qui est plus surprenant, c’est de voir les vierges sages s’endormir aussi. Ne devraient-elles pas demeurer éveillées dans l’attente de l’époux ? Cette particularité de la parabole nous montre que tous les hommes ont besoin de la Miséricorde de Dieu. Nul n’est parfait. Ce qui est important, c’est de donner notre bonne volonté au Seigneur, tout comme les vierges sages ont pris de l’huile en réserve. Le reste appartient à l’Amour Miséricordieux de Jésus.
Enfin, vient peut-être le passage le plus étonnant de ce récit. Les vierges sages refusent de partager leur huile. Comment comprendre cela ? Tout simplement par le fait que nous ne pouvons répondre à la place des autres. Nous pouvons bien sûr prier et intercéder pour eux, mais nous ne pouvons pas choisir à leur place. C’est aussi une dure réalité de notre vie. Combien nous aimerions que tous nos proches, nos amis découvrent l’Amour de Dieu. Mais chacun est libre de sa réponse. Il nous revient juste d’être témoins de cette folie de Dieu pour les hommes.
En ce jour, nous sommes appelés à prendre de nouveau conscience du don que Dieu nous fait en nous donnant une lampe. Nous sommes aussi appelés à renouveler notre oui à Jésus afin que nous ayons toujours de l’huile en réserve pour le jour où nous le rencontrerons.
Père Pascal Montavit