dimanche 19 février 2017

Dans le désert éthiopien...



Les moines chrétiens au désert : une tradition toujours vivante.
Pendant des siècles, des aspirants à la sainteté se sont retirés au désert pour y pratiquer une ascèse du corps et de l'esprit, cette tradition se poursuit au nord de l'Ethiopie, avec toute la rigueur des premiers temps du christianisme... 

dimanche 12 février 2017

Les Pères du désert : monastères coptes en Egypte




Un voyage dans l'histoire des Pères du désert, ce reportage est aussi une rencontre avec les moines d'aujourd'hui aux monastères de Saint-Antoine (IVe siècle), de Saint-Paul-de-Thèbes (Ve siècle) et de Sainte-Marie-de-Dronka (XIIIe siècle) pour la fête de l'Assomption.


St Antoine, enluminure de Bourdichon


mardi 7 février 2017

Ceux qui ont soif, qu'ils boivent !

Supposons quelqu'un qui, par la pleine chaleur de midi, chemine, la tête brûlée des rayons du soleil, toute l'humidité de son corps aspirée par cette flamme, le sol est rude que foulent ses pieds, la route est rocailleuse, aride. Mais voici tout à coup qu'il rencontre une fontaine dont les eaux sont limpides et coulent transparentes; ses flots en abondance lui offrent doucement d'étancher sa soif. Va-t-il s'asseoir près de cette source et se mettre à philosopher sur sa nature, à en scruter l'origine, le comment et le pourquoi, examinant avec soin les questions que se posent les faiseurs de vains discours, à savoir qu'une vapeur venue d'en haut, dans les profondeurs de la terre bondit et devient un filet d'eau, ou que les veines de la terre, débordant des profondeurs d'en bas, s'écoulent pour jaillir en source ? Ou plutôt, congédiant tout cela, ne se penchera-t-il pas pour approcher ses lèvres des eaux vives, rafraîchir sa bouche, combler son désir et remercier celui qui lui a fait ce don ?
Imite donc, à ton tour, cet assoiffé. Rappelle-toi ce qui a été dit et comme on l'a dit : Heureux ceux qui ont soif … 

St Grégoire de Nysse

jeudi 26 janvier 2017

A l'école des pères du désert...




L’être humain est un être de parole et de regard. L’usage de la parole et du regard varie d’une personne à l’autre. Dans cette maison qu’est l’Eglise habitent à la fois des êtres de silence et des êtres de parole. Le silence des yeux et la restriction de la parole est néanmoins demandée à tous en vue d’un type de parole et de regard. Les Pères sont facilement extrêmes dans leur manière d’approcher parole et regard. Pour saint Pachôme, « personne ne doit regarder un frère en train de tresser une corde ou de prier mais que ses yeux soient attentivement fixés sur son propre travail » (Règles) ; pour saint Basile le Grand, « en général, toute parole est inutile, quand elle ne sert de rien pour le but que l’on s’est proposé pour le service de Dieu » (Règle brève).
Ce père du désert restreint l’usage de la parole à une raison particulière relative au soin de l’âme, à une nécessité pressante ou à un besoin en lien avec le travail auquel on est occupé. Pour tous les Pères, le passage par le silence vise une qualité de parole. Il ne s’agit pas seulement d’entrer dans une mesure dans l’usage de la parole mais de rechercher un type de parole caractérisé par un ton de voix, un sens de l’opportunité et un choix d’expressions. Dans la foi chrétienne, Dieu parle et se tait. Il y a une égale valeur du silence et de la parole. Dans un silence éternel, Dieu a proféré le Verbe, son Fils. Dans sa Création, il opère continuellement une action silencieuse, sans bruit. En même temps, il nous donne son Fils, Jésus-Christ, qui a prononcé des paroles ineffables et nous reflétons ce Verbe divin par nos paroles bonnes. En Gn 3, à travers le serpent, la parole devient séductrice, rusée, trompeuse. Dans la solitude, le silence vise des pensées nouvelles, de saints désirs, l’écoute de belles paroles afin de réduire au silence dans l’Esprit les pensées mauvaises, les désirs superficiels, les paroles vaines. 
Alors, l’être humain retrouve sa voix véritable et sa parole et son regard deviennent prière à l’image de saint Ignace d’Antioche : « l’eau vivifiante (l’Esprit Saint) vit en moi : cette eau parle en moi et me dit : « viens au Père » » (Lettre aux Romains). Dans le silence et la solitude, parole et regard s’orientent vers la prière. L’âme cherche alors des mots et des gestes pour s’adresser à son Dieu. Elle les trouve par la méditation constante des Ecritures et les puise en particulier dans le Livre des psaumes. C’est pourquoi le Pseudo-Athanase donne ce conseil : « Ayez des psautiers et apprenez les psaumes » (Traité sur la virginité).
Père Nicolas Delafon



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