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samedi 10 septembre 2016

Soeur Emmanuelle: nous aimer vivants !


A l'affamé appartient le pain que tu gardes,
A l'homme nu le manteau que recèlent tes coffres,
Au va-nu-pieds la chaussure qui pourrit chez toi,
Au miséreux l'argent que tu tiens enfoui…
Ainsi opprimes-tu autant de gens que tu en pourrais aider.
                                                                St Basile

Si l'on pousse plus loin l'analyse, on arrive à saisir l'essentiel de ces cris, de cette révolte : elle est un torrent aux sources divines qui dévale des montagnes éternelles; elle ne comporte pas une once de haine contre la richesse, mais des tonnes de compassion pour la pauvreté, pour la pauvre humanité. Ce n'est pas facile d'être homme, ni frère d'un autre homme ! La virulence des apostrophes des prophètes et du Christ n'a d'autre but que de nous extraire de notre indifférence, de nous pousser vers le chemin d'éternité qui n'est autre qu'un chemin de justice.
Je garde la fierté d'avoir collaboré avec les révoltés, ceux qui ont su, dans notre siècle, être la "voix des hommes sans voix", ceux qui ont bataillé sans répit, la main tendue vers les gisants pour qu'ils se mettent debout et marchent en hommes libres dans un monde où, enfin, la fière maxime de la révolution ne s'inscrira plus seulement sur la pierre de nos monuments mais dans la chair des citoyens :
Liberté, égalité, fraternité !
Yalla, en avant, luttons tous contre nos terrifiants égoïsmes : ils sont eux, semences de mort.
Lançons-nous dans le partage : il est lui, semence de vie, car il inaugure l'authentique fraternité.

Il faut nous aimer, mes frères, il faut nous aimer vivants !