
Dans le travail, n’employons-nous pas tout
notre corps à l’effort ? Tous nos membres n’y collaborent-ils pas ? Que notre
âme elle aussi se consacre tout entière à sa prière et à l’amour du Seigneur ;
qu’elle ne se laisse pas distraire ni tirailler par ses pensées ; qu’elle se
fasse pleine attente du Christ. Alors le Christ l’illuminera, il lui enseignera
la prière véritable, il lui donnera la supplique pure et spirituelle qui est
selon Dieu, l’adoration « en esprit et en vérité » (Jn 4,24).
Celui qui exerce un commerce ne cherche pas
simplement à réaliser un gain. Il s’efforce aussi par tous les moyens de le
grossir et de l’accroître. Il entreprend de nouveaux voyages et renonce à ceux
qui lui semblent sans profit ; il ne part qu’avec l’espérance d’une affaire.
Comme lui, sachons conduire notre âme sur les voies les plus diverses et les
plus opportunes, et nous acquerrons, ô gain suprême et véritable, ce Dieu qui
nous apprend à prier dans la vérité.
Le Seigneur se pose dans une âme fervente, il
en fait son trône de gloire, il s’y assied et y demeure.
Saint Macaire le Grand (IVe siècle)
Homélies spirituelles, n° 33